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Agrivoltaïsme : qu’est-ce que c’est ?
Agrivoltaïsme : définition
Par définition, l’agrivoltaïsme est la production d’électricité photovoltaïque en association avec une activité agricole sur une même parcelle : des animaux sous des panneaux solaires (ombrage en été), du maraîchage sous des structures pilotables, des vergers ou vignes sous ombrières. Le dispositif sert à l’activité agricole (protection, microclimat, bien-être animal) sans dégrader les rendements. Ce n’est pas qu’un “toit de panneaux” : Il protège, accompagne et optimise l’exploitation : protection contre la grêle ou le gel, ombrage en période chaude, régulation microclimatique, bien-être animal.
Pour mettre en pratique l’agrivoltaïsme, le rendement et la qualité doivent être maintenus ou améliorés.
Pourquoi l’adopter ?
De manière générale, l’agrivoltaïsme transforme des contraintes climatiques et foncières en leviers opérationnels pour votre exploitation. L’ombrage modulé limite les excès (coup de soleil, canicule) et améliore la qualité de vie animale. Sur l’élevage en plein air, il contribue au confort et à la protection animale.
Au-delà de cela, il aide à stabiliser la qualité et les dates de récolte, ce qui représente un atout pour les contrats et la logistique. Côté modèle économique, le projet permet de diversifier ses recettes grâce à des loyers, des redevances et de l’autoconsommation, tout en organisant un partage de la valeur.
Enfin, le co-usage optimise le foncier : vous créez plus de valeur au même endroit, y compris sur des espaces dégradés ou peu productifs, et vous facilitez l’acceptabilité locale dès lors que le bénéfice agricole est tangible et mesuré.
Agrivoltaïsme : À qui cela s’adresse ?
L’agrivoltaïsme se révèle particulièrement pertinent pour les élevages en plein air, mais aussi pour les systèmes maraîchers et les cultures sensibles au climat, où un ombrage modulé limite les coups de soleil et améliore la qualité les récoltes. Les vergers et la vigne sont aussi très compatibles : les ombrières atténuent gel, grêle et pics de chaleur, protègent la qualité et peuvent lisser la maturité, à condition d’anticiper la mécanisation (taille, effeuillage, vendange).
L’intérêt est également marqué sur des exploitations avec de fortes contraintes foncières (petites parcelles, îlots fragmentés, pentes). Sur des sites à reconvertir (friches, merlons, sols pauvres), il peut relancer une activité agricole réelle (parcours, fourrages rustiques, vergers adaptés).
Enfin, il intéresse les fermes visant une autoconsommation pilotable pour stabiliser la facture d’énergie tout en rendant un service agricole mesurable.
Attention !
À l’inverse, l’agrivoltaïsme est moins pertinent pour des grandes cultures très héliophiles si le taux de couverture et l’ombre ne sont pas maîtrisés, ou lorsque la mécanisation exige de grands dégagements, voire en contexte paysager très sensible sans solution d’intégration.
L’enjeu est de choisir la bonne architecture (hauteur, espacement, pilotage), d’adapter les cultures et de mesurer les effets (zone témoin, indicateurs) pour capter les avantages sans dégrader la performance agronomique.
Comment réussir votre projet : méthode et preuves
Pour réussir votre projet, voici quelques étapes à anticiper dès la conception :
| Étape | À faire |
| 1. Comprendre votre système agricole | Cartographiez votre terrain (sols/pentes/accès/irrigation). Décrivez le calendrier des travaux (semis, tailles, récoltes) et les engins utilisés (type et gabarits). Listez vos problématiques (gel, grêle, canicule, stress hydrique). |
| 2. Choisir l’architecture | Comparez vos options (ombrières, réglables, suiveurs, serres, filets). Vérifier les gabarits pour les interventions. |
| 3. Définir services et indicateurs | Définissez les services visés (protection, régulation thermique, réduction du stress hydrique, bien-être animal) et liez-leur des indicateurs mesurables (degrés-jours, hygrométrie, rendement, qualité, comportements). |
| 4. Mettre en place la preuve | Délimitez une zone témoin (≥ 5 % de la parcelle), planifiez un suivi pluriannuel (M+6 → M+60) et formalisez qui mesure quoi, quand et comment. |
| 5. Mettre en place la preuve | Rédiger des procédures : accès, maintenance, sécurité, incendie, consignations, co-activité. Former et contrôler. |
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NOUS CONTACTERFocus sur le cadre réglementaire : les 5 critères clés
Le décret n° 2024-318 du 8 avril 2024 et son arrêté d’application du 5 juillet 2024 précisent les conditions d’implantation et les preuves attendues, dans la continuité de l’article 54 de la loi APER (10 mars 2023). Ces textes fixent les grands principes suivant :
- Service rendu à l’agriculture.
Le projet apporte au moins un service (amélioration agronomique, adaptation climatique, protection contre les aléas, bien-être animal) sans porter atteinte substantielle à un autre (ou seulement une atteinte limitée à deux autres). - Production agricole significative.
En cultures, la moyenne de rendement sur la parcelle doit rester ≥ 90 % de la zone témoin ou d’un référentiel. En élevage, on vérifie le taux de chargement et, pour les ruminants, la production fourragère ; la règle des 90 % s’applique dans les deux cas. Des dérogations sont possibles (qualité en hausse, événements imprévisibles), sur décision préfectorale. - Revenu durable.
La moyenne des revenus agricoles (hors revenus liés aux panneaux) après implantation ne doit pas être inférieure à la moyenne d’avant, en tenant compte de la conjoncture. - Activité agricole principale.
L’installation ne doit pas rendre inexploitables plus de 10 % de la parcelle. La hauteur et l’écart entre rangs doivent permettre le travail normal des cultures/animaux et assurer leur sécurité/abri. - Zone témoin & contrôles.
Zone témoin obligatoire en cultures (sauf exceptions) ; périodicité des contrôles variable selon la technologie (éprouvée ou non), avec transmission de rapports par un organisme indépendant.
En savoir plus :
Pour en savoir plus sur les détails du décret, n’hésitez pas a consulter la documentation de LegiFrance.
Cas concret : Agrivoltaïsme ou pas ?
Pour vous repérer rapidement, les exemples ci-dessous montrent, cas par cas, le caractère « agrivoltaïque » des principales configurations : ombrières, serres et hangars photovoltaïques.
- Ombrières (sans parois) : Les ombrières peuvent être considérées comme agrivoltaïques si elles rendent un service direct à l’agriculture (protection contre gel/grêle/chaleur, microclimat, bien-être animal), permettent de continuer à produire normalement et restent réversibles avec un suivi mesuré. Sinon, ce n’est pas de l’agrivoltaïsme.
- Serres avec panneaux en toiture : Une serre est agrivoltaïque, si l’ombrage est piloté au bénéfice des cultures et que la production agricole reste au cœur du projet, avec des indicateurs et une zone témoin quand c’est requis. Si la serre est utile mais ne répond pas à ces exigences, elle n’est pas considérée agrivoltaïque.
- Hangars photovoltaïques : Les hangars photovoltaïques ne sont pas agrivoltaïques : ils ne couvrent pas des cultures ou pâtures en production. Ce sont des bâtiments agricoles équipés de panneaux photovoltaïques, évalués selon leur utilité pour l’exploitation, mais sans la qualification “agrivoltaïsme”.
Paysages, cas particuliers et insertion territoriale
L’acceptabilité d’un projet tient beaucoup à son insertion paysagère. Un dispositif qui altère un site ou des vues sensibles peut être refusé. Des règles spécifiques s’appliquent en montagne, sur le littoral, en outre-mer et en milieu forestier (ex. espaces boisés classés), où l’on examine aussi les enjeux carbone, biodiversité et paysages. Les services instructeurs accompagnent le projet du dépôt au démantèlement : soignez l’intégration visuelle, les accès, la réversibilité et le plan de fin de vie.
Conseil GEONESS :
Repérez les zones à faible productivité (prairies pauvres, friches, sols peu profonds) souvent moins exposées, elles réduisent l’impact paysager. Vous pouvez mobiliser les expertises du CNPF, de l’IGN ou de l’ONF, en complément des analyses locales.
En résumé, un design paysager solide, des justificatifs clairs et une cohérence territoriale augmentent nettement les chances d’acceptation.
Agrivoltaïsme : on vous accompagne
Geoness accompagne les porteurs de projets agrivoltaïques avec une approche à la fois réglementaire et territorialisée. Notre rôle : traduire la réglementation en preuves et en résultats opérationnels. Cet accompagnement s’inscrit dans la continuité de notre engagement : sécuriser les projets par une méthode rigoureuse, renforcer les liens avec les acteurs institutionnels et techniques, et garantir des bénéfices mesurables pour l’agriculture comme pour le territoire.
UN PROJET À CONCRÉTISER ? PARLONS-EN !
Que ce soit un dossier ICPE, un parc photovoltaïque ou un projet de carrière, notre équipe est prête à vous accompagner. Contactez-nous pour un échange personnalisé et une première évaluation gratuite.